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Jalil Arfaoui 2023-02-24 11:33:05 +01:00
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@ -84,20 +84,20 @@ Droit 45/41" src="/images/assos/ief-centre.png" class="max-h-12" />
**La lutte contre l[article 49](/droit/) de la loi « Confortant les principes de la République » nest pas terminée. Désormais soumise à un régime dautorisation injuste, arbitraire et liberticide, linstruction en famille est menacée de disparition à courte échéance. Nous appelons toutes les familles en instruction en famille (IEF) et scolarisantes à poursuivre la mobilisation pour rétablir cette liberté fondamentale et indispensable !**
Dès le 1er mars 2023 va souvrir la nouvelle campagne de demandes dautorisation pour celles et ceux voulant poursuivre ou débuter la belle aventure de linstruction en famille. Dès aujourdhui, de nombreux parents commencent à rassembler les innombrables justificatifs exigés par les autorités, et, pour ceux relevant du fameux motif 4 (« situation propre à lenfant motivant le projet éducatif »), à plancher sur leur projet éducatif.
Dès le 1er mars 2023 souvre la nouvelle campagne de demandes dautorisation pour celles et ceux voulant poursuivre ou débuter la belle aventure de linstruction en famille. Dès aujourdhui, de nombreux parents commencent à rassembler les innombrables justificatifs exigés par les autorités, et, pour ceux relevant du fameux motif 4 (« situation propre à lenfant motivant le projet éducatif »), à plancher sur leur projet éducatif.
Dans tout le pays, collectifs et associations et même cabinets davocats accompagnent les familles dans ces démarches complexes et remplies dincertitudes. Lenjeu est de taille, car choisir linstruction en famille est une décision importante. Il sagit non seulement de prendre la responsabilité dinstruire son enfant, mais aussi de revoir toute lorganisation familiale afin daccorder le temps et les moyens nécessaires à ce projet. **LIEF nest jamais un choix pris à la légère… Il sagit au contraire dun véritable projet de vie, qui entraîne de nombreux bouleversements et une réorganisation de sa vie professionnelle et personnelle.**
Pourtant, nous, associations et collectifs, nationaux et locaux, **considérons que les dés sont dores et déjà pipés** : même avec les meilleurs dossiers possibles, même avec des dossiers éducatifs parfaitement argumentés, rien ne peut garantir aux familles quelles obtiendront le précieux sésame en particulier dans certaines académies comme Toulouse, Besançon, Nice, Orléans/Tours ou Créteil.
Pourtant, nous, associations et collectifs, nationaux et locaux, **considérons que les dés sont dores et déjà pipés** : même avec les meilleurs dossiers possibles, même avec des projects éducatifs parfaitement argumentés, rien ne peut garantir aux familles quelles obtiendront le précieux sésame en particulier dans certaines académies comme Toulouse, Besançon, Nice, Orléans/Tours ou Créteil.
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Opérons un petit retour en arrière pour comprendre comment **la mort programmée de linstruction en famille en dehors de certains cas médicaux dûment justifiés a déjà été actée par le gouvernement**.
### Début dété 2022 :
**La première saison du nouveau régime dautorisation pour linstruction en famille souvre de manière dramatique pour dinnombrables familles**. Si le gouvernement et les rectorats affichent dans la presse des taux dacceptation importants (85% à léchelle nationale [selon le patron de la DGESCO](https://youtu.be/4aBvGBOj_ts){target="_blank"}), ces chiffres dissimulent une réalité bien plus sombre : les dossiers acceptés sont pour lessentiel ceux dits de « plein droit », autrement dit ceux concernant des enfants étant déjà en IEF et bénéficiant dune dérogation, que les Directions départementales de lÉducation Nationale (DSDEN) ne peuvent donc légalement pas refuser. Rappelons cependant que ces autorisations de « plein droit » prendront fin à la rentrée 2024.
**La première saison du nouveau régime dautorisation pour linstruction en famille souvre de manière dramatique pour dinnombrables familles**. Si le gouvernement et les rectorats affichent officiellement des taux dacceptation importants («la plupart des demandes ont été satisfaites» [selon le patron de la DGESCO](https://youtu.be/4aBvGBOj_ts){target="_blank"}), ces résultats dissimulent une réalité bien plus sombre : 85% des dossiers acceptés sont pour lessentiel ceux dits de « plein droit », autrement dit ceux concernant des enfants étant déjà en IEF et bénéficiant dune dérogation, que les Directions départementales de lÉducation Nationale (DSDEN) ne peuvent donc légalement pas refuser. Rappelons cependant que ces autorisations de « plein droit » prendront fin à la rentrée 2024.
En revanche, pour les nouvelles demandes, **les disparités de traitement entre les départements et entre les académies sont ubuesques**. Ici, les dossiers sont acceptés en nombre… Là, des dossiers similaires sont refusés en masse. Le ministre de lÉducation Nationale lui-même sen est ému, et évoque une nécessaire harmonisation… Mais pour lheure, rien na changé.
En revanche, pour les nouvelles demandes, **les disparités de traitement entre les départements et entre les académies sont ubuesques**, [de laveu même du ministre de lÉducation Nationale](https://www.youtube.com/watch?v=tiCF3sig34Y&t=73s){target="_blank"}. Ici, les dossiers sont acceptés en nombre… Là, des dossiers similaires sont refusés en masse. Le ministre de lÉducation Nationale lui-même sen est ému, et évoque une nécessaire harmonisation… Mais pour lheure, rien na changé.
**À certains endroits comme dans lacadémie de Toulouse [le taux de refus dépasse 90% pour les nouvelles demandes](https://www.ladepeche.fr/2022/09/07/ecole-a-la-maison-soixante-quinze-recours-ont-ete-examines-au-tribunal-administratif-de-toulouse-10529009.php){target="_blank"}** (et même 100% dans le Tarn pour les demandes « motif 4 » [de laveu même de la directrice académique](/comptes-rendus/2022-10-05-dsden-tarn/)). Dans certaines familles, les fratries se retrouvent ainsi divisées, avec un ou plusieurs enfants déjà en IEF bénéficiant dune autorisation de plein droit, et un nouvel arrivant forcé daller à lécole. Avec pour seule justification quelques lignes laconiques dans un courrier de refus. À ce stade, on se demande déjà comment est évalué lintérêt supérieur de lenfant…
@ -116,7 +116,7 @@ Dautres décisions de fond sont attendues dans les semaines et mois qui vienn
Pire encore : ce que le gouvernement na pas réussi à obtenir, ni par la loi ni par les décrets dapplication, le Conseil dÉtat essaie de lui fournir par une interprétation législative glissée aux juges des tribunaux administratifs. Dans le préambule de sa décision entérinant les décrets, le juge a en effet glissé **une nouvelle condition extra-légale pour le motif 4** : en plus de présenter une situation propre à lenfant motivant le projet éducatif, en plus de sassurer que le projet éducatif soit conforme au socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et que le parent atteste de sa capacité à instruire son enfant, le Conseil dÉtat déclare quil appartient à lautorité administrative « de rechercher, au vu de la situation de cet enfant, quels sont les avantages et les inconvénients pour lui de son instruction, dune part dans un établissement ou école denseignement, dautre part, dans la famille selon les modalités exposées par la demande et, à lissue de cet examen, de retenir la forme dinstruction la plus conforme à son intérêt. ».
Les hauts fonctionnaires de ladministration insinuent ainsi que lÉtat est plus compétent que les parents pour définir la forme dinstruction la plus conforme à lintérêt supérieur de chaque enfant… En introduisant une telle compétition entre les établissements scolaires et les parents, **il prive littéralement ces derniers de leur autorité parentale en matière déducation et ouvre la porte à encore davantage darbitraire administratif**. Quant au droit fondamental des enfants dêtre entendus pour les décisions les concernant directement, il est tout simplement nié.
Les hauts fonctionnaires de ladministration insinuent ainsi que lÉtat est plus compétent que les parents (et les jeunes eux-mêmes) pour définir la forme dinstruction la plus conforme à lintérêt supérieur de chaque enfant… En introduisant une telle compétition entre les établissements scolaires et les familles, **il prive littéralement ces dernières de leur capacité de choisir sans la tutelle de lÉtat, et ouvre la porte à encore davantage darbitraire administratif**. Quant au droit fondamental des enfants dêtre entendus pour les décisions les concernant directement, il est tout simplement nié.
### 17 décembre 2022 :
**Le rouleau compresseur de lÉtat ne sarrête pas là**. À Rennes, plusieurs familles ayant eu gain de cause devant le tribunal administratif apprennent que [le ministère de lÉducation Nationale fait appel des décisions devant le Conseil dÉtat](https://twitter.com/LN_Avocat/status/1605149643431616512){target="_blank"}. Le 13 décembre, le Conseil dÉtat avait déjà [annulé une décision du Tribunal Administratif de Toulouse](https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/justice-le-conseil-d-etat-donne-raison-au-rectorat-de-toulouse-apres-un-refus-de-scolarisation-a-domicile-2682264.html){target="_blank"} en faveur dune famille… Un tel acharnement dépasse lentendement…