--- layout: layouts/base.njk title: Araberlin description: Nous sommes à Berlin dans une famille composée de Aïda une libano-palestinienne naturalisée, de son frère étudiant, du mari allemand d’Aïda, et de leur fils. image: /araberlin/Affiche_Araberlin.jpg ---
de Jalila Baccar
Prix SACD de la Dramaturgie Francophone, 2003
Avec : Farah Benamar de Saint Germain, Rémi Deswarte, Andrea Ferrer, Mayalen Uhalt, Thierry Caillibot.
Mise en scène : Malika Zirari.
Assistance à la mise en scène : Mayalen Uhalt
Conseil dramaturgique : Annie Dana
Création Sonore : Thibault Jarrige
Création lumière : Marie Michel
Voix off : Younes Yousfi
Communication : Karène Vigoureux
Administration : Mehdi Arfaoui
Production de la Compagnie Kalimat en partenariat avec la Fondation de la Maison de la Tunisie.
Télécharger le dossier artistiqueNous sommes à Berlin dans une famille composée de Aïda une libano-palestinienne naturalisée, de son frère étudiant, du mari allemand d’Aïda, et de leur fils.
La famille vit en parfaite harmonie, jusqu’au jour où la disparition
du jeune frère provoque une véritable déflagration. Le jeune
homme est soupçonné d’appartenir à un réseau terroriste.
C’est le point de départ d’un torrent de suspicion, de rejet, de
calomnie, de harcèlement et de xénophobie.
Avec une écriture crue mais un style poétique, Jalila Baccar nous tient en haleine. L’auteure nous propose ainsi une pièce polémique, sombre, parfois violente, mais tellement d’actualité.
Lorsque j’ai découvert la pièce Araberlin, j’ai été captivée et séduite par le style de Jalila Baccar et sa capacité à susciter la réflexion et à donner à voir les dégâts que peut causer la suspicion.
Mais mon travail solitaire sur le texte m’est apparu insuffisant et lui parler de vive voix est devenu une nécessité. Je suis donc partie à sa recherche à Tunis en mars 2022 et je l’ai retrouvée grâce à des amis tunisiens. Notre échange improvisé fut un enchantement. Elle m’a parlé de son écriture au plateau au Festpiele de Berlin avec des comédiens allemands, de sa création en septembre 2002 dans une mise en scène de Fadhel Jaïbi, de ses difficultés de langue, de l’accueil reçu en Allemagne, de son choix d’un style poétique, de son engagement pour un théâtre et un cinéma indépendants.
J’apprécie tout particulièrement l’écriture polyphonique du texte que je compte mettre à profit pour adoucir la thématique assez sombre de la pièce grâce au jeu des comédiens. Au nombre de cinq, en modifiant un élément ou deux de leur costume, ils incarneront les quinze personnages. Je compte laisser une place importante à leur flexibilité et à leur capacité de transformation. La voix et le corps seront leurs atouts majeurs pour passer d’un personnage à un autre.
La distanciation est omniprésente dans l’écriture de Araberlin. Je souhaite dynamiser la mise en scène en instaurant un espace de jeu où le spectateur sera pris à partie. Il devient alors le confident du comédien-narrateur avant que ce dernier ne s’approprie le personnage dans une incarnation parfaite.
Auteur dramatique et comédienne pour
le théâtre, le cinéma et la télévision, Jalila
Baccar est née et vit à Tunis. Après des
études de lettres Françaises à l’École
Normale Supérieure, elle rejoint « Le
Théâtre du Sud » de Gafsa en 1973. Elle
est co-fondatrice de la première
compagnie tunisienne indépendante en
1976 « Le Nouveau Théâtre », et de «
Familia productions » en 1994 (théâtre, danse et cinéma), sa
compagnie actuelle, qu’elle dirige aux côtés de Fadhel Jaïbi. Dès
ses débuts, Jalila Baccar n’aura cessé d’écrire pour le théâtre et
pour le cinéma indépendant.
Elle a publié différents textes en arabe et en français, parmi
lesquels on trouve : Junun (d’après Chronique d’un discours
schizophrène de Néjia Zemni) première pièce arabe jouée au
Festival d’Avignon en 2002, À la recherche de Aïda, et Khamsoun
qui fut créée en 2006 à l’Odéon Théâtre de l’Europe et qui est le
premier volet d’une trilogie avec Amnesia et Tsunami. Elle a reçu
plusieurs prix littéraires comme le Prix SACD pour la littérature
francophone, le Prix Zoubeida Bachir pour les écrits féminins et
en 2012 le Prix Mahmoud Darwich pour la liberté et la création.
Elle a également écrit des spectacles créés en Allemagne :
Araberlin en 2002, Médée en 2010, librement adaptée d’après
Euripide et Le Procès en 2012 d’après Kafka, toutes mises en
scène par Fadhel Jaïbi.
À travers ses pièces, Jalila interroge la mémoire et la
responsabilité entre réalités et fantasmes individuels et collectifs
face aux pouvoirs politique, religieux et moral. Avec Fadhel Jaïbi
elle crée deux spectacles Violence(s) et Peur(s) au Théâtre
National Tunisien où elle dirige un atelier intitulé « L’Acteur
Témoin » et des ateliers d’écriture théâtrale.