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Araberlin

de Jalila Baccar

Prix SACD de la Dramaturgie Francophone, 2003

Couverture Araberlin

Mise en scène : Malika Zirari

Assistance à la mise en scène : Mayalen Uhalt
Conseil dramaturgique : Annie Dana
Création Sonore : Thibault Jarrige
Création lumière : Marie Michel
Voix off : Younes Yousfi
Communication : Karène Arfaoui
Administration : Mehdi Arfaoui
Distribution : Farah Benamar de Saint Germain, Rémi Deswarte, Andrea Ferrer, Thierry Caillibot et Mayalen Uhalt

Production de la Compagnie Kalimat en partenariat avec la Fondation de la Maison de la Tunisie.

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Bande-annonce

Interview

Critiques

Il y a des mots qu’on voudrait ne pas employer : intégration, assimilation, radicalisation, fondamentalisme, ils sont au cœur d’Araberlin, ils sont la conséquence de la seule xénophobie. La peur de l’Autre. Cet Autre qu’on accepte dans une vision extensive quand tout va bien, dont on réduit le périmètre d’acceptance quand la tension monte. La xénophobie et son cortège harcelant : suspicion, rejet, calomnie.

Araberlin est de ces textes qui appuient là où ça fait mal, qui posent un problème. La xénophobie, cette peur de l’étranger dans une acceptance variable en fonction de la tension, est un sentiment humain, presque atavique. Les conséquences en sont inacceptables… on fait quoi ?

17 mars 2024 - Je n'ai qu'une vie

Sur un plateau dépouillé, les comédiens réussissent avec excellence à nous faire partager ce texte dense qui résonne avec l'actualité, aux propos forts, voire violents. À découvrir !

29 janvier 2024 - Tatouvu

La question n'est pas de savoir si MoKtar est un terroriste ou pas, mais de comprendre pourquoi face à cette incertitude et suite aux pressions policières et médiatiques, les relations familiales, amicales et de voisinages vont être ébranlées. Les personnages avec dynamisme et conviction défendent leur point de vue. Le texte trace des chemins qui interrogent, peut-être un peu trop en si peu de temps, mais il ne nous donne pas de réponse ou plutôt , nous donne de multiples réponses. A nous spectateurs de poursuivre .Pièce ancrée dans l'actualité.

28 janvier 2024 - Tatouvu

Quel bonheur une pièce pleine de sens , des acteurs qui vivent leurs rôles avec justesse. On vit une palette d émotion pendant et en sortant que de questionnements sur des sujets bien d actualité.

22 janvier 2024 - BilletReduc

Portée par des comédiens, jeunes et moins jeunes, d'une grande justesse, cette pièce est malheureusement toujours d'actualité et donne à réfléchir. Une mise en scène souvent percutante. Bravo !

21 janvier 2024 - BilletReduc

Résumé de la pièce

Nous sommes à Berlin dans une famille composée de Aïda une libano-palestinienne naturalisée, de son frère étudiant, du mari allemand d’Aïda, et de leur fils.

La famille vit en parfaite harmonie, jusqu’au jour où la disparition du jeune frère provoque une véritable déflagration. Le jeune homme est soupçonné d’appartenir à un réseau terroriste.
C’est le point de départ d’un torrent de suspicion, de rejet, de calomnie, de harcèlement et de xénophobie.

Avec une écriture crue mais un style poétique, Jalila Baccar nous tient en haleine. L’auteure nous propose ainsi une pièce polémique, sombre, parfois violente, mais tellement d’actualité.

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L'équipe de Araberlin avec l'auteure

Note d’intention

Lorsque j’ai découvert la pièce Araberlin, j’ai été captivée et séduite par le style de Jalila Baccar et sa capacité à susciter la réflexion et à donner à voir les dégâts que peut causer la suspicion.

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Jalila Baccar avec Malika Zirari à Tunis

Mais mon travail solitaire sur le texte m’est apparu insuffisant et lui parler de vive voix est devenu une nécessité. Je suis donc partie à sa recherche à Tunis en mars 2022 et je l’ai retrouvée grâce à des amis tunisiens. Notre échange improvisé fut un enchantement. Elle m’a parlé de son écriture au plateau au Festpiele de Berlin avec des comédiens allemands, de sa création en septembre 2002 dans une mise en scène de Fadhel Jaïbi, de ses difficultés de langue, de l’accueil reçu en Allemagne, de son choix d’un style poétique, de son engagement pour un théâtre et un cinéma indépendants.

J’apprécie tout particulièrement l’écriture polyphonique du texte que je compte mettre à profit pour adoucir la thématique assez sombre de la pièce grâce au jeu des comédiens. Au nombre de cinq, en modifiant un élément ou deux de leur costume, ils incarneront les quinze personnages. Je compte laisser une place importante à leur flexibilité et à leur capacité de transformation. La voix et le corps seront leurs atouts majeurs pour passer d’un personnage à un autre.

La distanciation est omniprésente dans l’écriture de Araberlin. Je souhaite dynamiser la mise en scène en instaurant un espace de jeu où le spectateur sera pris à partie. Il devient alors le confident du comédien-narrateur avant que ce dernier ne s’approprie le personnage dans une incarnation parfaite.

L’auteure, Jalila Baccar

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Jalila Baccar

Auteur dramatique et comédienne pour le théâtre, le cinéma et la télévision, Jalila Baccar est née et vit à Tunis. Après des études de lettres Françaises à l’École Normale Supérieure, elle rejoint « Le Théâtre du Sud » de Gafsa en 1973. Elle est co-fondatrice de la première compagnie tunisienne indépendante en 1976 « Le Nouveau Théâtre », et de « Familia productions » en 1994 (théâtre, danse et cinéma), sa compagnie actuelle, qu’elle dirige aux côtés de Fadhel Jaïbi. Dès ses débuts, Jalila Baccar n’aura cessé d’écrire pour le théâtre et pour le cinéma indépendant.
Elle a publié différents textes en arabe et en français, parmi lesquels on trouve : Junun (d’après Chronique d’un discours schizophrène de Néjia Zemni) première pièce arabe jouée au Festival d’Avignon en 2002, À la recherche de Aïda, et Khamsoun qui fut créée en 2006 à l’Odéon Théâtre de l’Europe et qui est le premier volet d’une trilogie avec Amnesia et Tsunami. Elle a reçu plusieurs prix littéraires comme le Prix SACD pour la littérature francophone, le Prix Zoubeida Bachir pour les écrits féminins et en 2012 le Prix Mahmoud Darwich pour la liberté et la création. Elle a également écrit des spectacles créés en Allemagne : Araberlin en 2002, Médée en 2010, librement adaptée d’après Euripide et Le Procès en 2012 d’après Kafka, toutes mises en scène par Fadhel Jaïbi.
À travers ses pièces, Jalila interroge la mémoire et la responsabilité entre réalités et fantasmes individuels et collectifs face aux pouvoirs politique, religieux et moral. Avec Fadhel Jaïbi elle crée deux spectacles Violence(s) et Peur(s) au Théâtre National Tunisien où elle dirige un atelier intitulé « L’Acteur Témoin » et des ateliers d’écriture théâtrale.