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title: Araberlin
description: Nous sommes à Berlin dans une famille composée de Aïda une libano-palestinienne naturalisée, de son frère étudiant, du mari allemand d’Aïda, et de leur fils.
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Araberlin
de Jalila Baccar
Prix SACD de la Dramaturgie Francophone, 2003
Théâtre contemporain
Durée 1h30
Tout Public
Mise en scène : Malika Zirari
Assistance à la mise en scène : Mayalen Uhalt Conseil dramaturgique : Annie Dana Création Sonore : Thibault Jarrige Création lumière : Marie Michel Voix off : Younes Yousfi Communication : Karène Arfaoui Administration : Mehdi Arfaoui Distribution : Farah Benamar de Saint Germain, Rémi Deswarte, Andrea Ferrer, Thierry Caillibot et Mayalen Uhalt
Il y a des mots qu’on voudrait ne pas employer : intégration, assimilation, radicalisation, fondamentalisme, ils sont au cœur d’Araberlin, ils sont la conséquence de la seule xénophobie. La peur de l’Autre. Cet Autre qu’on accepte dans une vision extensive quand tout va bien, dont on réduit le périmètre d’acceptance quand la tension monte. La xénophobie et son cortège harcelant : suspicion, rejet, calomnie.
Araberlin est de ces textes qui appuient là où ça fait mal, qui posent un problème. La xénophobie, cette peur de l’étranger dans une acceptance variable en fonction de la tension, est un sentiment humain, presque atavique. Les conséquences en sont inacceptables… on fait quoi ?
Sur un plateau dépouillé, les comédiens réussissent avec excellence à nous faire partager ce texte dense qui résonne avec l'actualité, aux propos forts, voire violents. À découvrir !
La question n'est pas de savoir si MoKtar est un terroriste ou pas, mais de comprendre pourquoi face à cette incertitude et suite aux pressions policières et médiatiques, les relations familiales, amicales et de voisinages vont être ébranlées. Les personnages avec dynamisme et conviction défendent leur point de vue. Le texte trace des chemins qui interrogent, peut-être un peu trop en si peu de temps, mais il ne nous donne pas de réponse ou plutôt , nous donne de multiples réponses. A nous spectateurs de poursuivre .Pièce ancrée dans l'actualité.
Quel bonheur une pièce pleine de sens , des acteurs qui vivent leurs rôles avec justesse. On vit une palette d émotion pendant et en sortant que de questionnements sur des sujets bien d actualité.
Portée par des comédiens, jeunes et moins jeunes, d'une grande justesse, cette pièce est malheureusement toujours d'actualité et donne à réfléchir. Une mise en scène souvent percutante. Bravo !
Nous sommes à Berlin dans une famille composée de Aïda une
libano-palestinienne naturalisée, de son frère étudiant, du mari
allemand d’Aïda, et de leur fils.
La famille vit en parfaite harmonie, jusqu’au jour où la disparition
du jeune frère provoque une véritable déflagration. Le jeune
homme est soupçonné d’appartenir à un réseau terroriste.
C’est le point de départ d’un torrent de suspicion, de rejet, de
calomnie, de harcèlement et de xénophobie.
Avec une écriture crue mais un style poétique, Jalila Baccar nous
tient en haleine. L’auteure nous propose ainsi une pièce
polémique, sombre, parfois violente, mais tellement d’actualité.
Note d’intention
Lorsque j’ai découvert la pièce Araberlin, j’ai été captivée et
séduite par le style de Jalila Baccar et sa capacité à susciter la
réflexion et à donner à voir les dégâts que peut causer la
suspicion.
Mais mon travail solitaire sur le texte m’est apparu
insuffisant et lui parler de vive voix est devenu une nécessité. Je
suis donc partie à sa recherche à Tunis en mars 2022 et je l’ai
retrouvée grâce à des amis tunisiens. Notre échange improvisé fut
un enchantement. Elle m’a parlé de son écriture au plateau au
Festpiele de Berlin avec des comédiens allemands, de sa création
en septembre 2002 dans une mise en scène de Fadhel Jaïbi, de
ses difficultés de langue, de l’accueil reçu en Allemagne, de son
choix d’un style poétique, de son engagement pour un théâtre et
un cinéma indépendants.
J’apprécie tout particulièrement l’écriture polyphonique du texte
que je compte mettre à profit pour adoucir la thématique assez
sombre de la pièce grâce au jeu des comédiens.
Au nombre de cinq, en modifiant un élément ou deux de leur
costume, ils incarneront les quinze personnages. Je compte
laisser une place importante à leur flexibilité et à leur capacité de
transformation. La voix et le corps seront leurs atouts majeurs
pour passer d’un personnage à un autre.
La distanciation est omniprésente dans l’écriture de Araberlin. Je
souhaite dynamiser la mise en scène en instaurant un espace de
jeu où le spectateur sera pris à partie. Il devient alors le confident
du comédien-narrateur avant que ce dernier ne s’approprie le
personnage dans une incarnation parfaite.
L’auteure, Jalila Baccar
Auteur dramatique et comédienne pour
le théâtre, le cinéma et la télévision, Jalila
Baccar est née et vit à Tunis. Après des
études de lettres Françaises à l’École
Normale Supérieure, elle rejoint « Le
Théâtre du Sud » de Gafsa en 1973. Elle
est co-fondatrice de la première
compagnie tunisienne indépendante en
1976 « Le Nouveau Théâtre », et de «
Familia productions » en 1994 (théâtre, danse et cinéma), sa
compagnie actuelle, qu’elle dirige aux côtés de Fadhel Jaïbi. Dès
ses débuts, Jalila Baccar n’aura cessé d’écrire pour le théâtre et
pour le cinéma indépendant.
Elle a publié différents textes en arabe et en français, parmi
lesquels on trouve : Junun (d’après Chronique d’un discours
schizophrène de Néjia Zemni) première pièce arabe jouée au
Festival d’Avignon en 2002, À la recherche de Aïda, et Khamsoun
qui fut créée en 2006 à l’Odéon Théâtre de l’Europe et qui est le
premier volet d’une trilogie avec Amnesia et Tsunami. Elle a reçu
plusieurs prix littéraires comme le Prix SACD pour la littérature
francophone, le Prix Zoubeida Bachir pour les écrits féminins et
en 2012 le Prix Mahmoud Darwich pour la liberté et la création.
Elle a également écrit des spectacles créés en Allemagne :
Araberlin en 2002, Médée en 2010, librement adaptée d’après
Euripide et Le Procès en 2012 d’après Kafka, toutes mises en
scène par Fadhel Jaïbi.
À travers ses pièces, Jalila interroge la mémoire et la
responsabilité entre réalités et fantasmes individuels et collectifs
face aux pouvoirs politique, religieux et moral. Avec Fadhel Jaïbi
elle crée deux spectacles Violence(s) et Peur(s) au Théâtre
National Tunisien où elle dirige un atelier intitulé « L’Acteur
Témoin » et des ateliers d’écriture théâtrale.